Les caractéristiques d'Ariane V

La fusée lourde européenne Ariane-5 est d'une conception complètement différente de celle des précédents lanceurs Ariane.

De 45 à 56 mètres de haut, selon la coiffe de protection des satellites, Ariane-5 doit pouvoir mettre de 5,9 tonnes (en lancement double) à 6,8 tonnes (en lancement simple) de charge utile en orbite géostationnaire et 18 tonnes - dont éventuellement un véhicule habité - sur orbite basse.

Elle comprend deux parties (ou "composites"). La partie inférieure est constituée d'un étage principal cryotechnique (EPC) et deux étages latéraux d'accélération à poudre (EAP).

Le composite supérieur est doté d'un étage à combustibles stockables placé au-dessous de la case à équipement (le "cerveau" du lanceur) et des structures porteuses des "passagers".

L'étage cryotechnique de 30 m de haut et 5,4 m de diamètre fournit l'essentiel de l'énergie nécessaire au lancement. Son moteur Vulcain brûle, en dix minutes, 132,5 tonnes d'oxygène et 26 tonnes d'hydrogène liquides. Mais au décollage, ce sont les deux EAP, de 31 m de haut et 3 m de diamètre, allumés sept secondes après le Vulcain, qui assurent les neuf dixièmes de la poussée nécessaire pour arracher à la pesanteur les 710 à 718 tonnes du lanceur.

Au bout de deux minutes, ils se séparent de la fusée, après avoir brûlé chacun 237,8 tonnes de propergols solides. L'étage à propergols stockables (EPS), de 3,3 m de haut et de 4 m de diamètre, intégré au composite supérieur, prend enfin le relais pour ajuster la trajectoire avant de procéder à la mise en orbite de la charge utile. Il fonctionne pendant 18 minutes en consommant 6,5 tonnes de péroxyde d'azote et 3,2 tonnes de monométhyl hydrazine.

La coiffe Elle sert de protection aux satellites pendant les premières minutes de vol et passe de 1,4 tonnes et 10 mètres de haut en version courte à 2,4 tonnes et 17 mètres en version longue. C'est l'élément modulable du composite supérieur, qui s'adapte à chaque mission, tandis que la base de la fusée, le composite inférieur, demeure invariable. La charge utile Il s'agit ici des quatre satellites scientifiques Cluster de l'Agence spatiale européenne, empilés deux par deux grâce à la structure porteuse pour lancement multiple (la SPELTRA, d'une hauteur de 5,85 mètres, d'un diamètre de 5,4 mètres, d'une masse de 900 kg). L'étage à propergol stockable Il est responsable de l'injection des satellites sur leur orbite de transfert. Son moteur Aestus (alimenté par 9,7 tonnes de peroxyde d'azote et de monométhyl-hydrazine) délivre 2,9 tonnes de poussée dans le vide et peut fonctionner jusqu'à 18 minutes dans le cas d'un satellite géostationnaire. Sa hauteur est de 3,4 mètres et son diamètre de 3,9 mètres. La case à équipement Elle abrite le calculateur de bord. C'est le cerveau du lanceur (opérationnel si nécessaire pendant plus d'une heure). Diamètre: 5,4 mètres, hauteur: 1,5 mètre, masse: 1,46 tonnes. Les étages d'accélérateur à poudre Les deux étages d'accélérateurs à poudre sont les plus puissants jamais conçus en Europe: deux cylindres d'acier de 30,6 tonnes, 30 mètres de hauteur sur 3 mètres de diamètre, chargés de 236,5 tonnes de poudre pour délivrer chacun 540 tonnes de poussée. Le moteur Vulcain (à la base de l'étage principal cryotechnique)

C'est la pièce maîtresse du lanceur. En neuf minutes et demie, il va brûler les 156,2 tonnes d'ergol de l'étage principal cryotechnique. Vulcain marque un net changement d'échelle dans les moteurs de ce type. L'oxygène et l'hydrogène liquides, acheminés par deux turbopompes fonctionnant à 13 000 et 24 000 tours /minutes, sont portés à une pression de 100 bars dans la chambre de combustion. D'où une poussée dans le vide de 120 tonnes pour une masse de 1650 kilos (développement SEP).

Les Vols D'ariane 5 Suspendus Jusqu'a Fin 2003

lundi 3 février 2003, 13h03

La fusée Ariane 5 sur son pas de lancement de Kourou, en Guyane française. Jean-Yves Le Gall, P-DG d'Arianespace, a déclaré qu'il n'y aurait pas de vol de la nouvelle version d'Ariane 5 avant la fin de l'année, les causes de l'échec intervenu dans la nuit du 11 au 12 décembre 2002 n'étant pas encore connues./Photo prise le 11 décembre 2002 /REUTERS- ESA

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