La navette spatiale, comme tous les lanceurs, doit être abondamment filmée. Le désir d'obtenir des images spectaculaires, vecteurs efficaces de communication, n'est pourtant pas en cause. De tels films jouent en fait un double rôle. Premièrement, et dans le cas malheureux d'une défaillance, les séquences récoltées peuvent très bien fournir après analyse minutieuse ‑ la clé du problème survenu. Deuxièmement, même si le lancement s'est déroulé comme prévu, les multiples vidéos ou pellicules obtenues s'imposent comme autant d'informations supplémentaires sur le comportement réel de l'engin ou des systèmes.

ELVIS veille sur la navette

Au sol, plus d'une centaine de caméras employant diverses technologies (35 mm, vidéo, haute définition...) et postées à plusieurs endroits stratégiques (sur le pas de tir, au loin sur des montures de suivi automatiques...) scrutent les navettes au décollage. Leur utilité est cruellement apparue lors de la dernière mission de Columbia (STS‑107)  En effet, le détachement d'un marteau d'isolant et son choc  sur le bord d'attaque de l'aile gauche de l'avion spatial avaient bien été enregistrés et analysés. Hélas, la caméra au sol la mieux placée pour apprécier l'événement présentait un défaut de mise au point, les images n'avaient donc pas le piqué habituel... Bien entendu, si on ne peut réduire à ce seul facteur la mauvaise évaluation du danger qui se présentait alors pour le retour, la commission d'enquête sur l'accident de Columbia a tout de même pointé la nécessité de renforcer les performances et possibilités des caméras.

Cet effort a porté sur les systèmes d'acquisition au sol, dans des avions, mais aussi sur la navette elle‑même.

Les caméras des  suivent ainsi la descente des boosters jusqu'à leur chute dans l'atmosphère