L'Europe se prépare à rechercher des « planètes Terre » éloignées

A prés de 900 km au-dessus de notre planète, le télescope spatial COROT (Convection, Rotation et Transits) du CNES pourra étudier les étoiles, débarrassé des fluctuations de l'atmosphère terrestre


La recherche scientifique connaît ses "modes médiatiques" et l'astronomie n'y échappe pas. Ainsi la recherche d'exoplanètes ou de planètes extrasolaires (soit toute planète qui tourne autour d'une étoile qui n'est pas notre Soleil) connaît-elle un engouement certain.

II faut rappeler ici que, si on soupçonne depuis fort longtemps que les étoiles du firmament peuvent elles aussi posséder leur propre système planétaire, il a fallu attendre 1995 pour en obtenir la preuve avec la première exoplanète détectée par Michel Mayor et Didier Queloz de l'Observatoire de Genève.

Espace magazine  10 et 11 06

 

26 octobre 2006

Existe-t-il de petites planètes similaires à la Terre en orbite autour d'étoiles distantes ? A quoi ressemble l'intérieur des étoiles naines et des étoiles géantes ?

COROT, télescope européen unique en son genre, répondra bientôt à ces deux questions très différentes.


 

COROT, dont le lancement est prévu pour le mois de décembre 2006, sera le premier satellite dédié à la recherche de planètes en orbite autour d'étoiles éloignées. De telles planètes sont normalement invisibles car elles sont masquées par la lumière de leur soleil. COROT surmonte ce problème en recherchant une minuscule réduction de luminosité stellaire provoquée par le passage d'une planète devant son étoile mère.
 
L'étude des « tremblements » des étoiles distantes a donné aux astronomes une preuve indirecte de l'existence de plus de 200 planètes au-delà de notre système solaire. La plupart de ces planètes sont cependant des géants gazeux, à côté desquels la Terre est minuscule. COROT devrait permettre de détecter un nombre supérieur de ces « Jupiters chaudes ». Il est cependant probable que certaines planètes détectées par COROT seront à peine plus grosses que la Terre.

COROT est particulièrement sensible aux planètes de taille réduite à orbite de 50 jours maximum. Avec une telle durée d'orbite, ces planètes seraient plus proches de leur étoile mère que Mercure par rapport au Soleil, et leur température serait trop élevée pour permettre la vie - sauf dans le cas d'une naine rouge froide.

Pendant les deux ans et demi de sa mission, COROT étudiera également les modifications de luminosité de milliers d'étoiles. Sa caméra spéciale détectera les variations infimes de luminosité provoquées par des oscillations stellaires, c'est-à-dire des ondes sonores se propageant sur la surface d'une étoile. Ces variations permettront aux scientifiques de connaître les conditions intérieures de l'étoile.

http://www.esa.int/esaKIDSfr/index.html


COROT au Centre National d'Études Spatiales (CNES), Thien Tronc , le confirme et considère qu'il s'agit probablement là d'un "point de passage obligé dans la compréhension de l'Univers". Ceci car les lois de la physique et ce que nous en connaissons créent un réseau de contraintes où tout se tient. Ainsi, ce que nous savons de l'évolution stellaire nous sert à estimer l'âge des amas globulaires (gigantesques groupements de milliers à plusieurs centaines de milliers d'étoiles), élément primordial pour déterminer l'âge même de l'Univers. Enfin, mieux saisir le fonctionnement du coeur des étoiles, c'est aussi percer les secrets des mécanismes par lesquels sont fabriqués quasiment tous les éléments chimiques existant, à part l'hélium et l'hydrogène. Ne l'oublions pas nous sommes tous des poussières d'étoiles. Une quête des origines en somme.

DE LA PRÉCISION AVANT TOUT

Exo planètes ou sismologie stellaire, la mission COROT entend bien marquer des avancées décisives dans ces deux domaines. Pour y parvenir, le télescope spatial du CNES a dû relever plusieurs défis techniques. Pour Jean-Loup Foret, chef du projet chez le constructeur Alcatel Alenia Space, le principal résidait dans une précision de pointage bien au-delà des normes communément admises pour des satellites plus conventionnels . En effet, de cette précision de pointage dépend directement une autre précision, celle des mesures photométriques, autrement dit scruter les infimes variations d'éclat des étoiles dans le temps. Car c'est l'analyse des courbes de lumière obtenues qui permettra à la fois de faire de la sismologie stellaire et de la recherche d'exo planètes.

Jean-Loup Foret tient d'ailleurs à souligner que c'est la sismologie stellaire qui demande les relevés les plus fins : il faut être capable de discerner une variation d'intensité de l'ordre du millionième ! Pour les exo planètes, 1/10.000è- "suffit", soit une mesure 10 fois moins fine.

Chargé du satellite COROT chez son constructeur Alcatel Alenia Space, Jean-Loup Foret nous livre la recette du mode de pointage fin du télescope spatial du CNES. La précision doit en effet atteindre 0,5 seconde d'arc, soit 1/7.20011, de degré nous apprend-il. Or, la plateforme Protéus (Plateforme Reconfigurable pour l'Observation, pour IesTélécommunications et les Usages Scientifiques) retenue pour être le module de service de COROT a une précision opérationnelle classique 300 fois moindre ! Comment dès lors pointer l'instrument à 0,5 seconde d'arc près durant 150 jours ? Normalement, ce sont les StarTrackers (pointeurs stellaires) qui - en visant des étoiles repères- donnent des indications à l'électronique de bord pour maintenir le pointage du satellite en utilisant des roues à inertie et des magnétocoupleurs (sorte de boussoles "à (envers", donc en faisant varier leur champ magnétique, l'engin bouge par rapport au champ magnétique terrestre). "Pour tenir la visée demandée, nous utilisons l'image même obtenue par le télescope - plus précise que celle des viseurs stellaires - dans la boucle de pointage du satellite"explique Jean-Loup Foret. Ainsi, nourri d'informations plus fines, l'ordinateur de bord pilote d'autant plus précisément COROT. Si l'astuce est élégante, sa mise en œuvre a aussi demandé énormément de travail. "II s'agit d'une première européenne" souligne Jean-Loup Foret.

Extrait du passage de l'interview de Jean-Loup Foret.  SUR espace magazine  un e revue que je vous conseille d'acheter il parait tous les 2 mois avec des numeros spéciaux ( 3  a 4 par an )


le soleil maintenant

Deux sondes pour scruter le soleil en 3D

 

 

 

La mission Delta II

La fusée Delta II à trois étages s'est arrachée dans la nuit de mercredi à jeudi de son pas de tir sur la base militaire de Cap Canaveral,

 A son bord, les deux sondes jumelles de la mission Stereo qui permettront, en obtenant des images sans précédent du Soleil en trois dimensions (3D), de mieux comprendre les éruptions solaires et de prévoir leur impact sur l'atmosphère terrestre.

De la taille d'une voiturette de golf et d'un poids de 620 kg chacun, les deux satellites, qui se sont séparés 25 minutes après le lancement pour se placer sur leur orbite prévue, sont munis de 16 instruments chacun qui fourniront les premières images stéréoscopiques (en 3D) du Soleil et de sa couronne.

Explorer les origines

Omar Baez, le directeur de lancement, s'est félicité du déroulement des opérations : "Les satellites sont sur leur orbite respective prévue. Tout s'est déroulé dans problèmes". Durant leur mission de deux ans, ces deux sondes vont pouvoir explorer l'origine, l'évolution et les conséquences interplanétaires de ces éjections de masse coronale (EMC), le plasma solaire projeté dans l'espace à la suite de puissantes explosions.

Quand ces gigantesques éruptions projetant plusieurs milliards de tonnes de plasma chauffé à un million de degrés Celsius se produisent en direction de la Terre, elles sont responsables des aurores australes et boréales spectaculaires et de sérieuses perturbations des systèmes de communications et de distribution électrique. Les tempêtes magnétiques provoquées sur Terre par ces vents solaires de 1,6 million de km/heure ont provoqué une panne générale d'électricité au Québec en mars 1989 et présentent des dangers pour l'aviation et les astronautes dans l'espace.

 

La mission Stereo lancée par la Nasa a pour but de mieux comprendre les éruptions solaires et de prévoir leur impact sur l'atmosphère terrestre.

La mission devrait durer deux ans. Pour la Nasa, elle préfigure un nouvel âge pour l'observation solaire.

- le 26/10/2006 - 15h42