L'Europe se prépare à rechercher
des « planètes Terre » éloignées
A prés de 900 km au-dessus de notre planète, le télescope spatial
COROT (Convection, Rotation et Transits) du CNES pourra étudier les
étoiles, débarrassé des fluctuations de l'atmosphère terrestre
La recherche scientifique connaît ses "modes médiatiques" et l'astronomie
n'y échappe pas. Ainsi la recherche d'exoplanètes ou de planètes
extrasolaires (soit toute planète qui tourne autour d'une étoile qui n'est
pas notre Soleil) connaît-elle un engouement certain.
II faut rappeler ici que, si on soupçonne depuis fort longtemps que les
étoiles du firmament peuvent elles aussi posséder leur propre système
planétaire, il a fallu attendre 1995 pour en obtenir la preuve avec la
première exoplanète détectée par Michel Mayor et Didier Queloz de
l'Observatoire de Genève.
Espace magazine 10 et 11 06
Existe-t-il de petites planètes similaires
à la Terre en orbite autour d'étoiles distantes ? A quoi ressemble
l'intérieur des étoiles naines et des étoiles géantes ?
COROT, télescope européen unique en son
genre, répondra bientôt à ces deux questions très différentes.
COROT, dont le lancement est prévu pour le
mois de décembre 2006, sera le premier satellite dédié à la recherche de
planètes en orbite autour d'étoiles éloignées. De telles planètes sont
normalement invisibles car elles sont masquées par la lumière de leur
soleil. COROT surmonte ce problème en recherchant une minuscule
réduction de luminosité stellaire provoquée par le passage d'une planète
devant son étoile mère.
L'étude des « tremblements » des étoiles
distantes a donné aux astronomes une preuve indirecte de l'existence de
plus de 200 planètes au-delà de notre système solaire. La plupart de ces
planètes sont cependant des géants gazeux, à côté desquels la Terre est
minuscule. COROT devrait permettre de détecter un nombre supérieur de
ces « Jupiters chaudes ». Il est cependant probable que certaines
planètes détectées par COROT seront à peine plus grosses que la Terre.
COROT est particulièrement sensible aux
planètes de taille réduite à orbite de 50 jours maximum. Avec une telle
durée d'orbite, ces planètes seraient plus proches de leur étoile mère
que Mercure par rapport au Soleil, et leur température serait trop
élevée pour permettre la vie - sauf dans le cas d'une naine rouge
froide.
Pendant les deux ans et demi de sa
mission, COROT étudiera également les modifications de luminosité de
milliers d'étoiles. Sa caméra spéciale détectera les variations infimes
de luminosité provoquées par des oscillations stellaires, c'est-à-dire
des ondes sonores se propageant sur la surface d'une étoile. Ces
variations permettront aux scientifiques de connaître les conditions
intérieures de l'étoile.
http://www.esa.int/esaKIDSfr/index.html
COROT au Centre National d'Études Spatiales
(CNES), Thien Tronc , le confirme et considère qu'il s'agit probablement là
d'un "point de passage obligé dans la compréhension de l'Univers". Ceci car
les lois de la physique et ce que nous en connaissons créent un réseau de
contraintes où tout se tient. Ainsi, ce que nous savons de l'évolution
stellaire nous sert à estimer l'âge des amas globulaires (gigantesques
groupements de milliers à plusieurs centaines de milliers d'étoiles),
élément primordial pour déterminer l'âge même de l'Univers. Enfin, mieux
saisir le fonctionnement du coeur des étoiles, c'est aussi percer les
secrets des mécanismes par lesquels sont fabriqués quasiment tous les
éléments chimiques existant, à part l'hélium et l'hydrogène. Ne l'oublions
pas nous sommes tous des poussières d'étoiles. Une quête des origines en
somme.
DE LA PRÉCISION AVANT TOUT
Exo planètes ou sismologie stellaire, la mission COROT entend bien marquer
des avancées décisives dans ces deux domaines. Pour y parvenir, le télescope
spatial du CNES a dû relever plusieurs défis techniques. Pour Jean-Loup
Foret, chef du projet chez le constructeur Alcatel Alenia Space, le
principal résidait dans une précision de pointage bien au-delà des normes
communément admises pour des satellites plus conventionnels . En effet, de
cette précision de pointage dépend directement une autre précision, celle
des mesures photométriques, autrement dit scruter les infimes variations
d'éclat des étoiles dans le temps. Car c'est l'analyse des courbes de
lumière obtenues qui permettra à la fois de faire de la sismologie stellaire
et de la recherche d'exo planètes.
Jean-Loup Foret tient d'ailleurs à souligner
que c'est la sismologie stellaire qui demande les relevés les plus fins : il
faut être capable de discerner une variation d'intensité de l'ordre du
millionième ! Pour les exo planètes, 1/10.000è- "suffit", soit une mesure 10
fois moins fine.
Chargé du satellite COROT chez son
constructeur Alcatel Alenia Space, Jean-Loup Foret nous livre la recette du
mode de pointage fin du télescope spatial du CNES. La précision doit en
effet atteindre 0,5 seconde d'arc, soit 1/7.20011, de degré nous apprend-il.
Or, la plateforme Protéus (Plateforme Reconfigurable pour l'Observation,
pour IesTélécommunications et les Usages Scientifiques) retenue pour être le
module de service de COROT a une précision opérationnelle classique 300 fois
moindre ! Comment dès lors pointer l'instrument à 0,5 seconde d'arc près
durant 150 jours ? Normalement, ce sont les StarTrackers (pointeurs
stellaires) qui - en visant des étoiles repères- donnent des indications à
l'électronique de bord pour maintenir le pointage du satellite en utilisant
des roues à inertie et des magnétocoupleurs (sorte de boussoles "à (envers",
donc en faisant varier leur champ magnétique, l'engin bouge par rapport au
champ magnétique terrestre). "Pour tenir la visée demandée, nous utilisons
l'image même obtenue par le télescope - plus précise que celle des viseurs
stellaires - dans la boucle de pointage du satellite"explique Jean-Loup
Foret. Ainsi, nourri d'informations plus fines, l'ordinateur de bord pilote
d'autant plus précisément COROT. Si l'astuce est élégante, sa mise en œuvre
a aussi demandé énormément de travail. "II s'agit d'une première européenne"
souligne Jean-Loup Foret.
Extrait du passage de l'interview de
Jean-Loup Foret. SUR espace
magazine un e revue que je vous conseille d'acheter il parait
tous les 2 mois avec des numeros spéciaux ( 3 a 4 par an )
le soleil maintenant
Deux sondes pour scruter le soleil en 3D |
 |
La fusée
Delta II
à trois étages s'est arrachée dans la nuit de mercredi à jeudi de son
pas de tir sur la base militaire de Cap Canaveral,
A
son bord, les deux sondes jumelles de la mission Stereo qui permettront,
en obtenant des images sans précédent du Soleil en trois dimensions
(3D), de mieux comprendre les éruptions solaires et de prévoir leur
impact sur l'atmosphère terrestre.
De la taille d'une voiturette de golf et d'un poids de 620 kg chacun,
les deux satellites, qui se sont séparés 25 minutes après le lancement
pour se placer sur leur orbite prévue, sont munis de 16 instruments
chacun qui fourniront les premières images stéréoscopiques (en 3D) du
Soleil et de sa couronne.
Explorer les origines
Omar
Baez, le directeur de lancement, s'est félicité du déroulement des
opérations : "Les
satellites sont sur leur orbite respective prévue. Tout s'est déroulé
dans problèmes".
Durant leur mission de deux ans, ces deux sondes vont pouvoir explorer
l'origine, l'évolution et les conséquences interplanétaires de ces
éjections de masse coronale (EMC), le plasma solaire projeté dans
l'espace à la suite de puissantes explosions.
Quand ces gigantesques éruptions projetant plusieurs milliards de tonnes
de plasma chauffé à un million de degrés Celsius se produisent en
direction de la Terre, elles sont responsables des aurores australes et
boréales spectaculaires et de sérieuses perturbations des systèmes de
communications et de distribution électrique. Les tempêtes magnétiques
provoquées sur Terre par ces vents solaires de 1,6 million de km/heure
ont provoqué une panne générale d'électricité au Québec en mars 1989 et
présentent des dangers pour l'aviation et les astronautes dans l'espace.
|
 |
La
mission Stereo lancée par la
Nasa a pour but de mieux comprendre les éruptions solaires et de prévoir
leur impact sur l'atmosphère terrestre.
La
mission devrait durer deux ans. Pour la
Nasa, elle préfigure un nouvel âge pour l'observation solaire.
- le 26/10/2006 - 15h42 |
|