La Nasa prête à
lancer Discovery mardi avec la même anomalie technique
La Nasa tente encore mardi de lancer la navette Discovery, avec
un équipage
composé de sept personnes, même si une anomalie responsable de
l'annulation du vol deux semaines avant, se reproduisait dans des
conditions permettant d'évaluer le risque, ont indiqué dimanche
soir des responsables de l'agence spatiale américaine.
La météorologie est l'autre incertitude pour ce lancement
devant marquer le grand retour des Etats-Unis dans l'espace depuis
la catastrophe de Columbia, le 1er février 2003, dans laquelle
les sept membres d'équipage ont péri.
"Si le problème se répète (...) nous conduirons alors
davantage de tests pour essayer d'en comprendre l'origine et si
nous pouvons alors avoir une bonne compréhension de ce qui se
passe, nous procéderons au lancement", a expliqué Wayne
Hale, directeur adjoint du programme des navettes, lors d'une conférence
de presse.
Mais une telle décision ne sera prise que "dans des
circonstances très définies" et seulement si l'anomalie se
produit dans le même capteur (numéro deux) ou le numéro quatre.
Les ingénieurs ont interverti les branchements entre ces deux
capteurs de la jauge d'hydrogène liquide dans le réservoir
externe de manière à pouvoir déterminer l'origine du problème.
Pendant dix jours, des centaines d'ingénieurs de la Nasa ont testé
161 origines possibles de cette anomalie intermittente dans ce
capteur "mais deux ou trois causes potentielles restent
inexpliquées", a admis Wayne Hale en qualifiant ce problème
de "vexant".
"On ne pourra pas répondre à ces questions tant qu'on
aura pas rempli le réservoir externe avec de l'hydrogène liquide
et testé les capteurs", a insisté Michael Griffin,
l'administrateur de la Nasa, lors de cette conférence de presse
au Centre spatial Kennedy près de Cap Canaveral.
"On n'attend de nous que nous fassions ce qui doit être
fait, pas nécessairement ce qui est populaire", a-t-il
encore insisté.
Après Columbia, la décision de lancer avec une anomalie
pourrait être mal perçue. La Nasa a dû procéder à des
modifications, notamment sur le réservoir externe, et réformer
son mode de fonctionnement pour réduire au maximum les risques
d'un nouvel accident.
En lançant Discovery avec trois capteurs, elle ferait une
exception à sa règle de sécurité stipulant que les quatre
doivent être opérationnels. Deux capteurs sont nécessaires, les
deux autres servant de secours.
Une défaillance des capteurs pourrait couper les trois moteurs
de l'orbiteur trop tôt et forcer un atterrissage d'urgence ou
mettre la navette sur une orbite trop basse, empêchant un
rendez-vous avec la Station spatiale (ISS).
Toutefois les responsables de la Nasa continuaient à afficher
leur optimisme dimanche soir. "Nous sommes prêts à lancer
mardi matin", a encore dit Wayne Hale se disant davantage préoccupé
de la météo.
Les services de météorologie de l'armée de l'Air prévoyaient
dimanche 40% de conditions défavorables avec des formations
nuageuses et des pluies mardi matin.
Le tir serait annulé avec des orages dans un rayon de 37 kilomètres
autour du Centre Kennedy car cela pourrait rendre dangereux un
atterrissage d'urgence de la navette en cas de problème au décollage.
Les dernières prévisions n'étaient pas non plus favorables
dans les deux autres sites d'atterrissage d'urgence à Istres en
France et à Moron en Espagne, a indiqué la météorologue Mandy
Chavez.
Un ciel clair est aussi important au lancement pour filmer et
photographier l'orbiteur afin de voir s'il subit des dommages sur
son bouclier thermique.
Discovery doit être lancée à 10H39 (14H39 GMT) du Centre
Kennedy pour une mission de 12 jours à destination de l' ISS
avec sept astronautes à bord, dont un Japonais. Il s'agit d'un
vol d'essai après les modifications faites sur la navette.
Discovery livrera aussi 12 tonnes de ravitaillement et d'équipement
à l'ISS.
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