« Bien qu’il y ait un risque inhérent aux vols spatiaux, le désir de préserver un réel atout international comme le télescope spatial Hubble fait de cette mission la conduite à tenir ». C’est en ces termes que Michael Griffin, patron de la Nasa, a justifié sa décision d’envoyer une navette pilotée par sept astronautes au chevet du télescope spatial. Sans une telle intervention, le plus médiatique instrument d’astronomie serait retombé dans l’atmosphère en 2013 et aurait cessé de fonctionner bien avant, au gré des pannes qui peuvent survenir à tout moment.
La mission de réparation, d’une durée de 11 jours, devrait intervenir courant 2008. Au cours de cinq sorties dans l’espace, les astronautes installeront deux nouveaux instruments au foyer du télescope : COS, un spectrographe ultraviolet très sensible capable d’explorer les propriétés des galaxies lointaines et WFC3, une caméra à grand champ destinée à fournir des images détaillées des corps célestes, qu’ils soient proches ou lointains.
Cette visite des astronautes sera aussi l’occasion de réparer un certain nombre de systèmes défaillants, comme les senseurs qui servent à pointer du télescope. Une remise en état du spectrographe STIS, qui a cessé de fonctionner en 1997, sera également tentée.
En décidant cette réparation, la Nasa a finalement accédé aux vœux des astronomes qui s’étaient mobilisés ces dernières années afin de prolonger la durée de vie du télescope.

Philippe Henarejos