FAITS ET ANALYSES
MISSILES ET
SATELLITES EN CORÉE DU NORD
Le 4 juillet
dernier, le régime de Pyongyang a décidé de narguer les États‑Unis en pleine
fête nationale et d'attirer l'attention du monde en lançant 7 missiles. Et
si l'un d'eux était en fait un lanceur de satellite ?
Ce jour là, la Corée
du Nord a joué le trouble‑fête sur la scène mondiale : en quelques heures,
une salve de sept missiles était tirée au‑dessus de la Mer du Japon. L'un
d'eux était le nouveau et redoutable Taepo Dong 2 (TD2) de portée
intercontinentale, capable de placer entre 250 et 500 kg autour de la Terre.
Depuis plusieurs semaines, les services américains, nippons et sud‑coréens
étaient en alerte, suite à une forte reprise d'activités ‑ depuis mai ‑ dans
le complexe militaire de Musudanri sur la côte accidentée de Corée du Nord
(province de Hamgyong Nord).
LE SATELLITE QUI
CHANTAIT
Une surveillance
somme toute logique car c'est de ce même complexe qu'était parti le 31 août
1998 à la surprise générale ‑ le lanceur Taepo Dong 1 (TD1) à trois étages,
emportant dans sa coiffe Kwangmyongsong‑1, un petit satellite... chantant.
Il a fallu attendre le 4 septembre ‑ près de cinq jours après l'événement ‑
pour que l'agence nord‑coréenne d'informations précise que Kwangmyongsong‑
"un produit à 100 % de technologie locale", avait été placé sur une orbite
elliptique entre 218 et 6.078 km, inclinée à quelque 41 degrés sur
l'équateur. Il émettait sur 27 MHz des hymnes révolutionnaires en l'honneur
des cinquante ans du régime. Mais Kangmyongsong‑1, dépendant de batteries et
non de panneaux solaires, était au moment de cette annonce officielle devenu
à peine audible. Pourquoi les autorités de Pyongyang ont‑elles attendu si
longtemps ‑‑ D'après les observateurs américains. le troisième étage de TD1
aurait en tait été déstabilisé lors de sa séparation et n'aurait pas
fonctionné de façon optimale, empêchant la satellisation. L'US Space Command
déclarera d'ailleurs ne pas avoir détecté le "satellite chantant" sur ses
radars. Nonobstant ce doute, l'agence de presse nord‑coréenne continua de
donner des nouvelles de Kwangmyonsong‑1 le 14 septembre pour sa 100ème'"e
orbite, puis le 9 décembre pour son 100ême‑ jour dans l'espace et 770 tours
de Terre !
"MISSILE CONNECTION"
AVEC TÉHÉRAN
Par la suite, et de
1999 à 2003, la Corée du Nord ‑ face à une crise agricole qui décimait sa
population et en échange d'une aide alimentaire ‑ a accepté un moratoire
dans son programme de missiles balistiques. Mais ses centres de recherche et
son appareil militaro‑industriel ont continué de travailler. Ils
collaboraient ainsi notamment avec l'Iran qui a en effet acquis un
savoir‑faire dans la propulsion solide, le guidage et d'autres systèmes
spatiaux.
Ce n'est un secret
pour personne : la nation islamique a obtenu, pour acquérir la technologie
des micro‑satellites, l'expertise de la société italienne Carlo Gavazzi
Space (projet Mesbah) et de l'entreprise russe
POLYOT
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