revue de presse 4   1995
GALILEO EN APPROCHE FINALE DE JUPITER
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Le monde scientifique, et plus particulièrement astronomique, se prépare a subir un événement majeur. C'est en effet dans quelques jours, le 7
décembre, que le module atmosphérique de la sonde Galileo arrivera a destination.

A 22h04, c'est a une vitesse record de 170.000 km/heure que le petit module,
surnomme "la Rolls-Royce de l'Espace" (1,7 milliard de dollars !) percutera l'atmosphère de la planète géante sous un angle de 8,6°. En deux minutes, le
bouclier thermique sera porte a 15.000°C tout en perdant une centaine de kilos de matière, tandis que l'engin subira une décéleration de 345 g pour
se stabiliser a une vitesse de 300 Km/heure.

C'est alors que pour le module débutera, après une attente de près de vingt ans, son unique heure de gloire, avec la transmission des premières données.

5,Décembre 1995

Les ingénieurs de la Nasa continuent a préparer l’arrivée de Galileo pour son arrivée tant attendue dans la banlieue de Jupiter, jeudi prochain. Il s’agira de l’approche planétaire la plus difficile jamais tentée par un instrument construit par l’homme.

Les logiciels de détection d’erreurs et de correction ont été reconfigurée par tellement, afin d’assurer a la sonde et a ses instruments une réponse correcte aux difficultés extrêmes qu’elle rencontrera lorsqu’elle sera amené a survoler Jupiter et son satellite Io. Les très intenses ceintures de radiations de la planète géante, constitues principalement d’électrons pièges et d’ions lourds pourraient perturber ou même endommager l’équipement électronique de la sonde.

Les techniciens s’attendent a ce que Galileo reçoive une dose de radiations de 40.000 rads (40 fois supérieure a la dose mortelle pour un homme). Plusieurs modifications logicielles ont été transmises a la sonde afin d’optimiser sa tolérance aux radiations. "Lorsque nous avons construit Galileo, nous nous sommes particulièrement attaches a la protéger au maximum des radiations qu’elle pourrait rencontrer", déclare Mat Landano, directeur adjoint de la mission, "mais nous n’imaginions pas a quel point cela serait nécessaire".

Les ingénieurs préparent aussi Galileo a subir une perturbation dans les transmissions radio, lorsque le Soleil sera en conjonction entre la Terre et Jupiter. Si la sonde ne reçoit aucune instruction de la Terre durant trois jours consécutifs, les données seront automatiquement enregistrées a bord et rediffusées lors du prochain contact, après une attente de 25 jours au maximum, largement suffisante dans tous les cas.

Actuellement, Galileo poursuit son programme sous le contrôle de séquences d’ordinateur transmises par l’équipe de vol (flight team). La transmission s’effectue normalement sous une fréquence de 10 bits/seconde via les stations du Nasa Global Deep Space Network.

Galileo se trouve actuellement a 52 minutes-lumiere de la Terre.

La sonde Galileo s'est correctement placée en orbite autour de Jupiter ce 8
décembre 1995, à 01h 17mn 59 sec GMT. L'orbite est stabilise a une altitude
moyenne de 1.211.800 km (753.000 mi) au-dessus de l'atmosphère jovienne,
soit 16,95 rayons joviens ou 4,04 secondes lumière, et parcourue a une
vitesse de 48.900 km/h (30.400 mph).

Le module atmosphérique a comme prévu pénètre a l'intérieur de l'atmosphère
de la planète, la liaison telemetrique avec la sonde principale ayant été un  succès total. Les données sont en cours de retransmission vers la Terre.

La distance actuelle entre la Terre et l'observatoire Jovien est de
936.416.200 km (581.862.000 mi), soit 6,26 UA (Unites Astronomiques) ou
56,06 minutes-lumiere.

LANCEMENT DU PROGRAMME EOS
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Coup d’envoi pour le programme EOS (Earth Observing System) dont les trois
premiers satellites sont a présent sur les rails : la Nasa a confie a la
société TRW la construction des deuxième et troisième satellites pour quatre cents millions de dollars (plus une option de 270 millions de dollars pour
deux autres engins).

Armature d'un ambitieux projet d'étude spatiale de l'évolution du climat terrestre pour les quinze années qui viennent, EOS subit constamment depuis cinq ans des révisions a la baisse. Son financement fait toujours l'objet
d'après discussions au Congres et, selon les chercheurs, toute nouvelle modification compromettrait ses objectifs scientifiques.

Le premier satellite, AM 1, doit être lance par une fusée Atlas en 1998. Les  deux engins que doit construire TRW seront places par des fusées Delta sur
des orbites polaires a 706 km d'altitude, en 2000 et 2002. Pesant chacun 3 tonnes, ils auront une durée de vie de cinq ans.





NOUVELLES DU DC-X
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Pour succéder au Shuttle et aux lanceurs conventionnels a l'aube du XXIe  siècle, la NASA étudie un monoetage (SSTO) dans le cadre du programme RLV
(Reusable Launch Vehicle). Trois équipes ont répondu a l'appel d'offres pour la construction d'un prototype dont le premier vol est attendu pour 1999 et d'un engin opérationnel qui devrait voler en régime automatique en 2004,
puis en régime pilote en 2006.

La proposition de Rockwell International consiste en un engin aile, celle de
l'équipe McDonnell Douglas Boeing concerne un engin conique de 210 t au
décollage dérive du DC-X (alias Delta Clipper), tandis que celle de Lockheed
Martin reprend la technique du corps portant (ou lifting body) dont huit modèles differents avaient totalise 225 vols jusqu'en 1975.

Mais la principale originalité de ce dernier réside dans son mode de propulsion. Car, bien que tous utilisent des moteurs cryogéniques, le véhicule de Lockheed Martin est le seul a avoir un moteur "aerospike"
linéaire développe par Rocketdyne. Depuis une vingtaine d'années, cette technique est testée en configurations annulaire et linéaire, Rocketdyne
ayant réalise 73 mises a feu d'une durée totale de 4.400 secondes d'un prototype linéaire de 113 t de poussée au sol. L'équivalent de 1 milliard de
dollars 1995 avait été dépense dans la mise au point de ces moteurs qui permettent d'avoir une performance optimale a toutes les altitudes. Les premiers essais en vol commenceront en avril 1996 avec un avion SR-71 du centre Dryden de la NASA. L'expérience LASRE permettra d'utiliser un moteur
de 3,1 t de poussée sur un modèle au 1/l0e volant jusqu'a Mach 3.

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* France

Le 7 décembre, au prochain sommet franco-allemand, le Chancelier Kohl et le
Président Chirac devraient, en principe, décider d'engager ensemble un
programme spatial militaire d’environ 20 Milliards de FF.

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Les vols de navettes sont devenus beaucoup plus surs depuis l'explosion de
Challenger en janvier 1986, mais les risques d'une nouvelle catastrophe sont
encore tres élevés. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée a la demande  de la Nasa par la société Science Applications International Corporation. Si la Nasa maintient le rythme actuel de ses vols, il y a une "chance" sur deux  pour qu'un accident survienne d'ici 2015.

C'est la phase de décollage qui comporte le plus de risques. Parmi les défaillances possibles, les experts mentionnent notamment une rupture d'une
des turbopompes qui alimentent les moteurs principaux des navettes en oxygène et en hydrogène liquides. Ne sont pas exclus non plus les accidents
a l'atterrissage en cas de panne des systèmes de contrôle aérodynamique ou d'une défaillance des systèmes de freinage.
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UN COSMONAUTE SUD-AFRICAIN
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Le vice Premier ministre russe Oleg Sosnovets, lors de sa visite a Pretoria, propose un vol de cosmonaute a bord Mir a l'Afrique du Sud. Les prochains
vols de Soyouz-TM devraient emporter une Française (juillet 1996), un Allemand (novembre 1996), un Français (août 1997) et un Européen (décembre
1997). Cependant, il reste une place libre dans le Soyouz-TM qui sera lance en avril 1997.