
Alors que la Chine intensifie ses activités dans l'espace, l'île de Taïwan -
que Pékin considère comme sa "23" province
axe son programme spatial sur la mise en Oeuvre de satellites miniaturisés
pour des applications environnementales.
Tel est l'objectif de la
seconde phase du plan taïwanais de 15 ans pour le développement à long terme
de la technologie spatiale, adopté en décembre 2002 avec un budget de 577
millions d'euros.
Chen Chien-,Ten, qui dirige le National Science Council (NSC) de
Taïwan, a récemment annoncé un projet de lanceur national pour un accès
autonome à l'espace dès 2010. Selon
le porte-parole du NSPO (National SPace Organization), qui gère les
activités de Taïwan dans l'espace, ce lanceur aura la capacité de mettre sur
orbite des microsatellites de 50 kg à 500 km d'altitude.
LE PROGRAMME FORMOSAT
Dans la cité technologique de Hsin-Chu City, le NSPO dispose d'une
infrastructure d'essais et d'exploitation de systèmes spatiaux. Ici aussi,
on s'est familiarisé à la technologie des petits satellites grâce à la
coopération internationale. Le Formosat-1 de 401 kg, sur orbite depuis
janvier 1999, fut fourni (comme le Kompsat-1 sud-coréen) par TRW,
aujourd'hui Northrop Grwnman. Ce satellite technologique a testé un imageur
couleur des océans et un senseur de l'ionosphère jusqu'en juin 2004.
Le Formosat-2 de 760 kg est un satellite de télédétection, à caractère...
scientifique. II a été réalisé avec EADS Astrium et lancé en mal 2004. Sa
résolution maximale est de 2 m. Quant à Formosat-3, c'est une constellation
de 6 microsatellites scientifiques, chacun de 62 kg, destinés à une étude
globale des phénomènes ionosphériques : son déploiement en avril 2006 est le
résultat d'une collaboration entre le N8P0, l'UCAR (University Corporation
for Atmospheric Research) et OSC (Orbital Science Corporation). Cette
mission connaît cependant quelques problèmes avec la perte d'un satellite et
les déficiences de deux autres.
Formosat-4 devrait prendre en 2010 la relève de Formosat-2. qui sera
déployée en 2008 dans le cadre d'une initiative commerciale de firmes
allemande, canadienne et britannique. Argo, développé par le NSPO et
l'industrie taïwanaise, emploiera un imageur multispectral d'une résolution
de 6,5 m avec une fauchée de 77 km
ainsi que des senseurs de "météo spatiale". Il pourrait être lancé en
2009 au moyen d'une fusée Falcon 1 de
l'américain 8pace-X.
De son côté, l'institution militaire CIST (Chungshan Institute of Science &
Technology) met au point les fusées-sondes, en maîtrisant la technologie de
propulseurs à poudre de dimension modeste. Il lui reste à acquérir la
technologie des propulseurs liquides, sans doute avec l'assistance d'un
motoriste américain ou européen.
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