Idéalement placé au coeur de la péninsule indochinoise, le royaume de
Thaïlande s'est intéressé aux satellites de télécommunications et de
télédétection à partir des années 1980, pour avoir un rôle d'acteur clef de
la région. Mais ses activités spatiales n'ont pas échappé aux soubresauts de
son régime politique.
DE LA RÉCEPTION DE DONNÉES AUX SATELLITES TÉLÉCOM
Dès 1981, la première station de
réception de données Landsat (observation de la Terre) dans le
Sud-Est asiatique était implantée à Bangkok dans le cadre du programme
thaïlandais de télédétection, sous l'autorité du NRCT (National Research
Council of Thailand). Depuis l'an 2000, sa gestion est assurée par la GISTDA
(Geo-Informatics & Space Technology Development Agency) qui l'a équipée,
entretemps, pour capter en plus les images des satellites SPOT Français,
Radarsat canadien, ALOS japonais et Ikonos américain.
Durant les années 1990, la compagnie
publique Shinawatra Satellite a obtenu une licence du Ministère des
Transports et Communications de Thaïlande pour l'exploitation d'un système
Ipstar-1, alias Thaicom-4, d'une masse de 6,5 tonnes à son lancement en août
2005 et d'une puissance de plus de 14 kW,
constitue de son côté un véritable
relais Internet dans le ciel et l'un des plus performants au monde ! Ce
fleuron technologique de l'américain Space Systems Loral permet des
connexions à très haut débit entre des terminaux peu encombrants au sol
(leur nombre est estimé à 95.000 !), de l'Inde à l'Océanie.
LA TÉLÉDÉTECTION
Prochainement, la GISTDA va se doter d'un outil performant de télédétection
spatiale avec le satellite TIIEOS (Thailand Earth Observation System),
développé par EADS Astrium. Cet observateur de 720 kg, qui doit évoluer à
822 km d'altitude, offrira une résolution ,de satellites géostationnaires.
Deux satellites étaient alors commandés à la firme Hughes (aujourd'hui
Boeing) : Thaicom-1 et Thaicom-2, lancés en décembre 1993 et en octobre 1994
et toujours en service. Thaicom-3, réalisé à Cannes par Thales Alenia Space
était satellisé en avril 1997 afin de couvrir une large zone allant de
l'Europe à l'Océanie. Neuf ans plus tard, une panne électrique mettait fin à
sa mission, toutefois continuée par Thaieom-5, le "frère" de Thaicom-3
(lancé en mai 2006).
Le satellite THEDS doit être lancé fin février par un missile russe
reconverti Dnepr.
En fait, ce n'est pas la première fois que la Thaïlande met en oeuvre un
satellite d'observation. Dans les années 1990, la Mahanakorn University of
Teehnology (MUT), à Bangkok, avait entamé une coopération avec l'Université
britannique de Surrev. Le résultat fut le microsatellite TMsat-1 (Thai
Nlierosatellite) de 48 kg placé sur orbite en juillet 1998.
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